30 août 2012

Jour de mistral

Extrait de "La calanque perdue"
Page 149


                                LA CALANQUE PERDUE

"Un volet claqua brutalement ; allongé bien tranquille sur le sofa, Etienne sursauta, il n’avait pas envie de se lever, engourdi qu’il était par sa sieste habituelle, mais le bruit répétitif du bois tapant le mur du cabanon devenait particulièrement irritant. Avec un soupir, il se redressa et se traîna jusqu’à la fenêtre, il se pencha pour raccrocher le volet récalcitrant et reçut une grande gifle du vent en pleine figure.
Les pins se tordaient et les gabians piaillaient au-dessus de la calanque, signe qu’il faisait vraiment mauvais en mer. Depuis qu’il était venu s’installer ici, il ne se lassait pas du paysage qui s’offrait à ses yeux à chaque instant du jour. Ces rochers escarpés, ce bleu du ciel et des vagues, ce vert de la garrigue qui s’harmonisait parfaitement au décor, il n’en revenait pas. "


24 août 2012

Marseille vue de Notre Dame de la Garde

Extrait de "Comme un reflet d'éternité"
Page 58 :

"À certains endroits, des tours, des immeubles massifs, pointaient vers le ciel leurs masses imposantes, toutes quadrillées de fenêtres miroitantes. Le Vieux Port s’étirait en longueur comme un canal où s’alignait une flottille de petits bateaux qui ressemblaient à des jouets, vus de cette hauteur, tandis qu’au large, on pouvait voir le Château d’If, et des îles au relief rocheux de carte postale. Tout en admirant le bleu impeccable de la mer, qu’un petit mistral ridait d’artistique façon, elle s’aperçut que le soleil était revenu, lavant le ciel et l’onde d’un indigo irrésistible. Elle sentit le vent tourbillonner autour d’elle, froissant doucement le châle qui enveloppait ses épaules, et sans savoir pourquoi, elle pensa à la douce tendresse de sa mère, disparue trop tôt."





18 août 2012

Nouvelle parution


La parution de mon prochain livre : 
LE MASQUE DES HEROS,
 est prévue pour la rentrée; 
au même moment où se prépare la grande course aux prix littéraires, quand tous les auteurs à la mode joue des coudes pour faire paraître leur dernière oeuvre... Inutile de préciser que c'est un pur hasard...Mais un hasard qui m'amuse...
Consciente de figurer bien loin du peloton de tête, je décide donc, de me décerner en toute simplicité :
 le PRIX de l'Auteur le plus Chanceux de l'Année !
Parce que j'ai la chance d'aimer écrire, parce que j'ai la chance d'être publiée, parce que j'ai la chance d'avoir des lecteurs qui m' apprécient et qui me le disent.
J'en profite pour dédier ce dernier roman à tous ceux qui me font le plaisir de lire mes ouvrages, et de les faire connaître en les prêtant autour d'eux, car je maintiens mon idée : un livre réussi, ce n'est pas un livre qui s'achète, c'est un livre qui est lu !

Je serai comme l'année dernière présente au Carré des écrivains à Marseille, le 17 Novembre 2012, et comme aurait dit ce cher Molière:
"La place me sera heureuse à vous y rencontrer."


15 août 2012

Sainte Marie


Ma version préférée de l'AVE MARIA de Gounod
chantée avec une extrème sensibilité par Johnny Mathis

12 août 2012

"Seigneur du vent et du soleil"


Extrait de LA CALANQUE PERDUE
Page 147

"C’était vrai, depuis toujours, la côte avait été protégée des attaques des gros bateaux grâce à ces calanques si profondes et si difficiles à pénétrer, des merveilles de la nature.
Pour l’heure, au loin croisait un yacht de la plus belle apparence, il avançait paisiblement avec sa longue coque blanche, élégante et racée.
Katy songea aux gens de la bonne société qui devaient l’occuper ; aux corps des belles filles à demi nues, alanguies sur le pont, aux histoires érotico sentimentales qui devaient en découler et qui déchaînaient chaque été les journaux à sensations ; Que de récits de passions en perspective, de rencontres, d’émois, éphémères ou éternels, chauffés à blanc par un soleil implacable !
Mais ce monde là ne serait jamais le sien, elle le savait maintenant ; une distance insurmontable les séparait… son royaume ne serait jamais le leur, il était impénétrable. Le sien était défendu par les cris des gabians, protégé par le souffle du vent dans ses cheveux, gardé par le chant incessant des cigales, une muraille infranchissable… les seigneurs du Sud se transmettent leurs privilèges de générations en générations. Ils savent les sentiers tapissés d’aiguilles de pin, où des inondations de lumière ont vu leurs petits, jour après jour, savourer les chemins de merveilleux étés, pour leur donner le goût du bonheur à jamais possédé."


7 août 2012

La montagne


J'aime d'un fol amour les monts fiers et sublimes !
Les plantes n'osent pas poser leurs pieds frileux
Sur le linceul d'argent qui recouvre leurs cimes ;
Le soc s'émousserait à leurs pics anguleux.

Ni vigne aux bras lascifs, ni blés dorés, ni seigles ;
Rien qui rappelle l'homme et le travail maudit.
Dans leur air libre et pur nagent des essaims d'aigles,
Et l'écho du rocher siffle l'air du bandit.

Ils ne rapportent rien et ne sont pas utiles ;
Ils n'ont que leur beauté, je le sais, c'est bien peu ;
Mais, moi, je les préfère aux champs gras et fertiles,
Qui sont si loin du ciel qu'on n'y voit jamais Dieu !

Théophile Gautier (1811-1872)

5 août 2012

La mer

La mer
Qu´on voit danser le long des golfes clairs
A des reflets d´argent
La mer
Des reflets changeants
Sous la pluie

La mer
Au ciel d´été confond
Ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer bergère d´azur
Infinie

Voyez
Près des étangs
Ces grands roseaux mouillés
Voyez
Ces oiseaux blancs
Et ces maisons rouillées

La mer
Les a bercés
Le long des golfes clairs
Et d´une chanson d´amour
La mer
A bercé mon cœur pour la vie
CHARLES TRENET  ( 1913-2001)