Extrait des "Romances du vent"
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Le tian retrouvé
Depuis le sandwich qu’il avait avalé hier vers
midi, il n’avait rien mangé ; son père était rentré de
voyage la veille au soir, les traits tirés et de mauvaise
humeur, les réserves étaient vides dans la caravane.
Depuis que sa mère était enceinte, elle ne faisait plus
guère la manche, et lui-même devait aller à l’école,
qu’il fasse beau, ou qu’on se gèle ; donc, ce lundi là,
vers midi, en revenant au campement, alors qu’à son
habitude, il longeait l’allée d’une résidence cossue,
l’estomac dans les talons, il fut agréablement surpris
quand une délicieuse odeur vint lui chatouiller les
narines. Cela venait d’une maisonnette, abritée par les
branches généreuses d’un platane qui se balançait
harmonieusement au souffle d’un petit mistralet ;
Yoann s’en approcha à pas de loup, tous les sens en
éveil…"
