Dans "Le temps des secrets", Marcel Pagnol raconte avec humour les révisions que son père, qui était instituteur, lui faisait faire avant la rentrée des classes :
"-
Donc, c'est demain, à dix heures précises, que nous commençons les
révisions.
Le lendemain matin, en partant sous les dernières étoiles,
j'annonçai la triste nouvelle à Lili. Il me consola de son mieux et me déclara
que d'ailleurs, il allait être requis* luimême pour le ramassage des «pommes
d'amour»* d'hiver, et les premiers labours d'automne.
Je rentrai donc vers les dix heures... Mon père me fit faire une
longue dictée qui racontait vainement les malheurs d'un roi imbécile nommé
Boabdil.
L'après-midi, après un festival d'analyse logique et une courte
récréation, il me fallut régler le débit de trois robinets, qui remplissaient un
bassin, puis calculer les temps d'un cycliste qui s'efforçait - je ne sais
pourquoi - de rattraper un cavalier dont la monture s'était arrêtée plusieurs
fois pour boire. Après quoi, Paul fut convoqué pour écouter la lecture, que je
dus faire à haute voix , des malheurs de
Vercingétorix...
Ces leçons ne durèrent d'ailleurs que six jours, car il fallut
redescendre et définitivement vers la ville, pour compléter d'autres
préparatifs."
(en Provence, les pommes d'amour sont des tomates)