La maison de Claire est en fait une jolie bastide comme il s’en trouve beaucoup en Provence. C’est une vaste bâtisse de deux étages, qui tourne le dos au vent et possède une belle terrasse, accompagnée d’un jardin garni d’oliviers. Elle a héritée tout cela de sa grand-mère qui venait d’Italie pour trouver du travail et avait été autrefois une domestique dans cette demeure.
La jeune Maria, son aïeule, était arrivée là en passant par les collines du Piémont, elle avait franchi la frontière avec un groupe d’autres émigrants, cela s’était fait sans heurt, dans un silence poignant, avec, chevillé au corps, l’espoir d’un monde meilleur. Sur les photos en noir et blanc de l’époque, on voit une petite brune souriante, aux yeux noirs malicieux. Elle était venue pleine de courage, fermement décidée à se faire une place au soleil, et elle avait atterri là, dans cette belle demeure où elle avait décroché le poste de cuisinière grâce à ses talents remarquables en la matière.
Elle avait réussi, les gens étaient gentils, son travail lui plaisait, tout allait bien. Et puis, un beau jour, son destin avait prit un drôle de tournant. Quelque chose de tout à fait extraordinaire se produisit ! Maria se souvenait de cette scène qu’elle racontait volontiers, c’était le moment où sa vie avait basculée.