Extrait des "ROMANCES DU VENT"
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LA BONNE MERE
Kader venait de sortir de la
basilique de Notre Dame de la
Garde, quand il rencontra Ange sur l’esplanade. Il soufflait
un vent de tous les diables, comme souvent à cet endroit là. Les écharpes
volaient, les casquettes jouaient les filles de l’air et un air vivifiant vous
emplissait les poumons. La foule grouillait de tous côtés par ce bel après midi
de printemps, venue rendre hommage à la Bonne
Mère, comme on l’appelle à Marseille.
On comptait nombre de touristes,
appareils photos en bandoulière, qui discutaient bruyamment face au paysage
splendide qui s’offrait à eux. La ville
de Marseille s’étalait à leurs pieds, au bord d’une Méditerranée d’un bleu
époustouflant, à peine agrémentée de quelques îles sous un ciel du plus bel indigo.
« Par exemple ! Mais
qu’est ce que tu fais là ? » S’écria Ange, en tapant fortement dans
la main que Kader lui tendait en souriant.
« Je suis venu porter un
cierge à la Bonne Mère,
pour la remercier, parce que j’ai fini par trouver du travail ! »